Fils d’un médecin et d’une institutrice, J’ai grandi aux côtés d’une personne « extraordinaire ». Les sorciers de l’ADN auraient transformé le carrosse de ma sœur en citrouille. Le handicap de Claire m’a été révélé par le regard des autres, à l’âge où l’on appelle encore un chat un chat. La question du handicap, et par extension de la douleur enfantine, a été gravée au plus tendre de mon enfance.
Au fur et à mesure des années, ma volonté d’offrir mon soutien, mon aide, s’est accrue. Les aléas de ma propre santé m’ayant conduit à connaître de près le milieu hospitalier, c’est vers les enfants malades que j’ai souhaité diriger mon action. Mon objectif était simple : contribuer à alléger et enrichir le quotidien des enfants hospitalisés, et d’amoindrir leur sentiment d’isolement.
Je ne suis pas médecin, ni infirmier, mais artiste. Mon aire de jeu est posée entre cour et jardin. J’y promène mes doigts sur des touches noires et blanches, j’y dis les textes des autres, parfois les miens, j’y vis pour de vrai des histoires fictives. C’est donc par ce biais que j’ai décidé d’agir, en partageant mes passions avec les enfants hospitalisés ; faire entrer l’art dans l’hôpital, et l’offrir aux yeux et aux oreilles de ceux qui souffrent.
Je me suis tourné vers l’hôpital Necker, et au sein de l’espace Plein Ciel (L’Espace d’Animation et de Culture), j’ai proposé une émission de radio diffusée dans les chambres des enfants. L’hôpital possédait un matériel audio acquis 20 ans auparavant, du temps où de jeunes patients avaient créé leur propre radio.
Par le biais de l’association Celui qui souffle, je souhaite élargir ce type d’actions, et surtout les multiplier dans d’autres hôpitaux, afin d’atteindre le plus d’enfants possible.
Émissions de radio, ateliers pédagogiques, spectacles ou concerts, lectures au chevet… Le propos est simplement d’offrir une respiration artistique aux enfants hospitalisés.
– Damien Luce, Fondateur de Celui qui souffle